Chapitre 4. Le but du Messie.

I. Pourquoi avons-nous besoin du Messie ?

Pour la transformation du monde, l'idée de Messie, est essentielle. Depuis des milliers d'années, l'humanité essaie de résoudre ses problèmes. Beaucoup de philosophies, d'idéologies et de systèmes politiques ont essayé et échoué. Ils se sont attaqués au péché qu'il soit ancestral, collectif ou personnel, mais aucun n'a pu trouver la racine du problème. Seul le Messie peut résoudre la redoutable équation du péché originel.
Si l'homme n'avait pas chuté, tous les êtres humains vivraient avec Dieu. La venue d'un messie n'aurait eu aucune raison d'être, tout comme une personne en bonne santé n'a pas besoin d'un médecin. L'histoire humaine est une opération de sauvetage à l'échelle la plus large et celui qui apportera le salut complet est le Messie.

A. Le Messie est le Nouvel Adam

Le Messie apparaît comme un Nouvel Adam. De même que les problèmes des hommes ont commencé à partir d'un seul point, leur solution commence aussi à partir d'un point unique. Le Messie est celui qui réussit ce que l'Adam originel n'a pas réussi à accomplir : les trois bénédictions. Il montre ce qu'un homme vrai est censé être, dans sa relation avec Dieu, avec les autres hommes et avec l'environnement.
De cette manière, le Messie restaure l'amour, la vie et le lignage de Dieu. Le Messie est le tournant de l'histoire. A travers lui, la longue chronique du mal et des conflits peut prendre fin, et une nouvelle histoire caractérisée par la bonté et l'amour peut commencer. Avant l'apparition du Messie, Dieu préparera le temps et le lieu mais, quant à savoir si le Messie parviendra à achever sa mission, cela dépendra de ce que les hommes accompliront ou non leur part de responsabilité qui est de croire en lui et de le suivre.

B. Qui était Jésus ?

C'est dans ce but que Jésus vint il y a deux mille ans. Il est connu pour avoir déclaré : "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père que par moi" (Jn 14:6). On peut voir Jésus de différents points de vue. Les chrétiens le considèrent comme le Messie. D'autres le voient comme l'un des messagers de Dieu. Tandis que certains le perçoivent comme un grand maître d'éthique, ou simplement comme le fondateur d'une religion. Son influence en Occident a été extraordinaire, elle a provoqué une révolution spirituelle et sociale pendant les deux derniers millénaires.
Pour le Principe, la mission de Jésus est celle du Messie et, en tant que tel, Jésus est l'individu le plus important de l'histoire, comme l'a affirmé le christianisme. Cependant, le Principe présente une compréhension nouvelle de Jésus qui peut nous permettre d'accomplir aujourd'hui notre part de responsabilité.

II. Jésus de Nazareth

Passons brièvement en revue les aspects fondamentaux de la vie de Jésus, révélés par les écrits bibliques et autres. Il est né en Israël, alors colonie de l'Empire romain. Israël était une nation pieuse dont les habitants étaient dévoués à leur Dieu unique et attendaient impatiemment l'arrivée du Messie.
Joseph et Marie, ses parents officiels, durent retourner à leur lieu de naissance pour le recensement romain. Comme il n'y avait de place nulle part à cause de la foule, ils s'installèrent dans une grange. C'est là que Jésus naquit. Son père était simple charpentier et sa mère femme au foyer. Jésus vécut de manière très ordinaire et très humble dans un pauvre village. Pendant la majeure partie de sa vie publique, il prêcha à Jérusalem, qui était le centre du judaïsme. C'est également là qu'il fut exécuté par les pouvoirs publics.
Nous connaissons très peu de détails concernant la vie de Jésus. Nous savons simplement qu'à l'âge de trente ans, il commença son ministère public. Au départ, il rassembla des foules grâce à son message inspirant mais exigeant, et aux miracles qu'il accomplit. A cause de sa vision de l'amour et de son enseignement défiant les conventions de l'époque, il fut de plus en plus controversé, en particulier par les responsables religieux d'Israël.
Finalement, au bout de trois ans, l'élite conspira pour détruire Jésus et même ses plus proches disciples lui furent infidèles. Les responsables s'arrangèrent pour qu'il soit exécuté par les Romains pour trahison et les foules se retournèrent contre lui. L'un de ses douze disciples le trahit et le remit aux autorités qui lui étaient hostiles. Il connut une mort cruelle comme martyre, mais persista à aimer même ses ennemis jusqu'à la fin. Son esprit continue à vivre dans le coeur de ceux qui croient en lui, inspirant des actes d'amour sacrificiel et préparant son retour dans les Derniers Jours pour réaliser un monde où règne l'amour de Dieu.
Il est nécessaire d'étudier de plus près la vie de Jésus, car selon la croyance traditionnelle, le but de sa venue était réellement d'être crucifié. En d'autres mots sa mission était de sacrifier sa vie en mourant sur la croix pour expier le mal commis par l'humanité. Par sa mort, il pouvait sauver les hommes déchus.

A. La mort de Jésus était-elle nécessaire ?

Le point de vue de l'Unification soutient que Dieu ne voulait certainement pas que Jésus fût crucifié. Bien que le sacrifice de sa vie ait apporté de grands bénéfices spirituels à l'humanité, il vint avec un potentiel beaucoup plus grand pour transformer le coeur et la vie des gens de son époque et des générations futures. Il avait le pouvoir d'inaugurer le monde idéal. Cette mission rendue impossible par sa tragique exécution, sera accomplie à l'époque de la Seconde Venue du Messie.

1. Les raisons pour lesquelles Jésus n'est pas venu pour mourir

a. Dieu a préparé Israël pour recevoir le Messie
Nombreuses sont les raisons pour lesquelles Jésus ne devait pas mourir entre les mains des hommes mauvais. Par exemple, Dieu n'aurait pas eu besoin de préparer une nation particulière pendant des milliers d'années pour que le Messie soit assassiné pour le salut de l'humanité. L'enseignement de Jésus fut finalement accepté après sa mort principalement en dehors d'Israël. Pourquoi Dieu aurait-Il préparé avec soin tout un peuple à aimer et à obéir au Messie dont il espérait ardemment la Venue, tout en sachant qu'il n'allait pas l'accepter mais au contraire le haïr au point de le tuer ? Dans ce cas, le plus barbare des peuples aurait pu faire la même chose.
b. La réaction des disciples de Jésus
Par ailleurs, si Dieu désirait que Jésus mourût, le disciple qui l'a trahi, Judas, devrait être l'homme le plus honoré aujourd'hui pour avoir aidé la volonté de Dieu à s'accomplir en tuant Jésus. Or, le nom de Judas est associé maintenant à la pire espèce de traître. Il reconnut lui-même avoir commis une faute grave et se suicida après son forfait. Jésus dit de lui qu'il eût mieux valu pour cet homme ne jamais naître. Pourquoi aurait-il dit cela si telle était la volonté de Dieu ? On peut aussi se demander pourquoi les disciples eurent le coeur brisé lorsque Jésus fut tué. Ils éprouvèrent un profond chagrin et même de la colère. Pourquoi ne se réjouissaient-ils pas de voir que le but de Dieu et de Jésus était accompli ? Ils étaient les mieux placés pour comprendre la mission de Jésus.
c. Les paroles de Jésus
On peut aussi se demander, en troisième lieu, pourquoi Jésus s'est donné tant de mal pour persuader les Israélites qu'il était le Messie s'il savait qu'ils resteraient sourds à son enseignement et finiraient pas le tuer ? Jésus a maintes et maintes fois exprimé son désir d'être accepté. Lorsqu'on lui demanda ce qu'il fallait faire pour accomplir la volonté de Dieu, il répondit : "L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé" (Jn 6:29). Les miracles qu'il fit avaient aussi pour but de convaincre les hommes que Dieu était avec lui : "Quand bien même vous ne me croiriez pas, croyez en ces oeuvres, afin de reconnaître que le Père est en moi et moi dans le Père" (Jn 10:38).
d. L'histoire de la Bible
Une autre raison pour laquelle nous savons que Jésus ne pensait pas mourir est révélée par la parabole des vignerons (Mt 21: 33-45). Jésus explique que le maître de la vigne avait envoyé ses serviteurs procéder à la récolte. Ceux-ci furent maltraités et tués par les ouvriers de la vigne. Ces serviteurs représentaient les prophètes. Puis le maître, c'est-à-dire Dieu, envoya son propre fils en se disant que lui, au moins, ils le respecteraient, mais ils tuèrent le fils, ce qui suscita l'horreur et la colère du maître. A travers cette parabole, Jésus montrait que l'intention de ceux qui voulaient le tuer était un crime contre Dieu.
Enfin, nous savons que les bourreaux de Jésus se moquaient de lui sur la croix, le ridiculisaient et crachaient sur lui, malgré cela, Jésus déclara : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23:34). Si la crucifixion avait été vraiment la volonté de Dieu, pourquoi lui aurait-Il demandé de leur pardonner ? La volonté de Dieu est toujours bonne. Le pardon n'est nécessaire que pour ceux qui font quelque chose de mal. Les paroles de Jésus montrent que ceux qui l'exécutaient commettaient une faute terrible.
Ce ne sont là que quelques indications que Jésus-Christ n'était pas venu pour mourir et qu'il fut au contraire assassiné injustement.

B. La mission de Jésus

1. Accomplissement de la première bénédiction

Dans ce cas, quelle était la mission de Jésus s'il n'était pas venu pour mourir ? C'était d'accomplir les trois bénédictions, d'être le premier à achever le but de l'existence humaine. Jésus vint comme le nouvel Adam, ainsi que l'a appelé l'apôtre Paul : le second et le dernier Adam (1 Co 15:45). Jésus devait tout d'abord devenir un homme parfait, à la pleine image de Dieu. Cela, Jésus l'a accompli.

2. Accomplissement de la seconde bénédiction

Deuxièmement, Jésus devait éduquer une femme pour qu'elle devînt son épouse dans la position de nouvelle Eve. Jésus serait devenu, avec elle, le premier couple centré sur Dieu pour réjouir Son coeur. Il aurait alors servi d'exemple pour tous les hommes en tant que modèle de vrais fils, époux et père. De même, son épouse aurait servi de modèle à toutes les femmes. Il aurait dû aussi avoir des enfants, établissant ainsi une famille idéale.
Ainsi, à travers ses propres descendants et en formant ses disciples dans cette tradition, Jésus aurait répandu un modèle d'amour vrai pour une société, une nation et, par l'intermédiaire de l'empire romain, pour un monde idéals.

3. Accomplissement de la troisième bénédiction

Troisièmement, Jésus devait ouvrir la voie d'une relation parfaite avec la création en utilisant avec amour les ressources de la nature. Il aurait pu nous montrer comment vivre au jour le jour ainsi que Dieu l'avait prévu.
Jésus est venu pour restaurer le monde, pas pour établir une nouvelle religion. Il est venu pour nous transmettre non seulement son inspiration et ses paroles, mais l'exemple d'une vie, d'une descendance, et d'une société célestes. Jésus a vaincu l'égoïsme et le mal et voulait donner cette compréhension et cette capacité à chacun de nous. En ayant foi en lui et en le suivant, nous aurions pu surmonter le péché historique et la force du mal dans nos coeurs. Il aurait pu nous donner la capacité d'atteindre la perfection individuelle durant notre vie sur terre, de connaître la joie d'un vrai mariage et de mettre au monde des enfants libérés de notre tendance héréditaire envers le mal : le péché originel. Tel était le formidable potentiel du Messie, Jésus, mais tout cela fut perdu à travers sa crucifixion.
Il y a eu deux événements tragiques majeurs dans l'histoire. L'un est la Chute de l'homme, dont procède toute la souffrance du monde, l'autre grande tragédie est la crucifixion de Jésus. Une chance nous fut donnée il y a longtemps de mettre un terme à notre histoire de misère et de prendre un tout nouveau départ. Cependant, à cause de notre péché et de notre ignorance, celui qui devait nous apporter le changement fut assassiné. Cette tragique erreur a eu pour conséquence de prolonger l'histoire de deux mille ans de conflits et de douleur. Si Jésus avait été accepté, s'il avait été suivi et si on l'avait laissé accomplir sa mission, cela ne serait jamais arrivé.

III. Pourquoi Jésus ne fut pas reconnu ?

A. Une fausse vision du Messie

Nombreuses sont les raisons pour lesquelles Jésus ne fut pas reconnu pour ce qu'il était. L'une d'elles était qu'il ne correspondait pas à la conception que beaucoup avaient du Messie. Certains pensaient que le Messie serait un homme politique ou un chef militaire, une sorte de nouveau roi David. D'autres pensaient qu'il apparaîtrait de manière surnaturelle, sur les nuages, par exemple, comme dans la prophétie du livre de Daniel (Dn 7:13).

B. Jean-Baptiste

Cependant, la raison la plus importante pour laquelle Jésus ne fut pas reconnu concerne Jean-Baptiste, qui était le chef religieux le plus respecté en Israël en son temps. Jean était un cousin de Jésus et de six mois son aîné ; il venait d'une famille très pieuse, d'un père grand prêtre qui lui donna une excellente éducation. Jean était si respecté que certains pensaient qu'il était peut-être le Messie (Lc 3:15). Cependant, il savait que son rôle était de préparer le chemin pour la venue du Messie. Tout au long de son ministère, il rassembla des milliers de personnes autour de lui pour être baptisés et les prépara à rencontrer le Messie.
Un jour, Jésus descendit au Jourdain et demanda à Jean de le baptiser aussi. Tandis qu'il baptisait Jésus, Jean eut une vision. Une colombe apparut et la voix de Dieu dit : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, il a toute ma faveur" (Mt 3:17). En d'autres termes, Dieu témoigna à Jean que son cousin était le Messie. Naturellement, Jean fut étonné mais répondit avec respect et gratitude et proclama ce message à ceux qui l'entouraient. Il dit par la suite : "J'ai vu et je témoigne que celui-ci est l'Elu de Dieu" (Jn 1:34).

1. La mission de Jean-Baptiste

Dieu informa Jean directement de l'identité de Jésus, parce qu'il était la clé qui pouvait ouvrir le chemin du Messie à tout Israël. Jean était si puissant en son temps que l'élite tant politique que religieuse avait peur de lui. Même si le roi Hérode finit par l'arrêter, il ne voulait pas le tuer par crainte d'un soulèvement du pays. Les chefs religieux étaient aussi intimidés par lui, car il était hautement respecté par le peuple.
Jésus, quant à lui, ne bénéficiait pas du même respect. Contrairement à Jean, il était issu d'une famille pauvre, inconnue, sans éducation, sans renommée. C'était un jeune homme d'apparence ordinaire. Mais surtout, l'enseignement qu'il donnait était radicalement différent des idées juives traditionnelles et suscita une énorme controverse au sein de la classe dirigeante. Il fut même accusé d'être un serviteur de Satan. Jésus avait besoin d'un allié très influent pour aider l'élite et les gens du peuple à réaliser qu'il était bien le Messie qu'ils attendaient.
Avec Jean à ses côtés, lui portant témoignage jour après jour, d'abord les disciples de Jean et bientôt tout le peuple d'Israël se seraient unis à Jésus. Sur ce fondement, il serait allé à Rome, le centre du monde occidental à cette époque. A partir de là, son message se serait répandu rapidement dans tout l'Empire romain et finalement, dans le monde entier. Comme nous le verrons plus loin, à l'époque de Jésus, ce n'était pas seulement Israël mais le monde entier qui avait été préparé à recevoir le Messie.

2. L'échec de Jean-Baptiste

a. Le manque de foi de Jean
Cependant, bien que Jean reçut une révélation extraordinaire, étrangement il ne suivit jamais réellement Jésus. La Bible raconte qu'il conserva ses propres disciples (Jn 3:25). D'autre part, on ne trouve nulle mention de sa collaboration avec Jésus, et les faits rapportés sur la vie du Christ montrent clairement que celui-ci ne reçut aucune aide de la part de Jean. C'est une chose que de recevoir une révélation, mais tout à fait une autre que de la suivre tout en étant confronté aux réalités terrestres. C'est à ce stade que Jean échoua et finit par douter que Jésus était le Messie. L'évangile aborde ce sujet : Quand Jean fut emprisonné par le roi Hérode, il envoya ses disciples demander à Jésus s'il était le Messie (Mt 11:2-14). En fait, Jésus savait que Jean ne croyait plus en lui.
b. Jean, confronté à sa nature déchue
Pourquoi Jean ne suivit-il pas Jésus malgré la révélation de Dieu que Jésus était le Messie ? Cela a été l'une des questions les plus déroutantes de la Bible. Tout aussi grand que fut Jean, il n'était pas parfait. A la fin, il fut victime des quatre aspects de la nature déchue : il ne parvint pas à aimer Jésus du point de vue de Dieu ; à cause de son arrogance, il n'accepta pas l'autorité du Messie et au lieu de le servir, il le trahit, abandonnant sa position ; enfin, il multiplia le mal en cherchant à se justifier lui-même, détournant tout le peuple loin de Jésus. Selon la Bible, seuls deux des disciples de Jean passèrent du côté de Jésus.

IV. La vie de Jésus : une tragédie

A. Jésus n'attira que des gens peu éduqués et sans influence

L'échec de Jean à suivre Jésus eut pour conséquence de placer celui-ci dans une situation déplorable où il dut témoigner en faveur de lui-même. Bien que Jésus continuât à élargir son influence, il ne parvint pas à surmonter la persécution. Aux yeux du peuple, il apparaissait comme un faux Messie. N'étant pas soutenu par la personne dont la responsabilité centrale était de préparer le chemin du Messie, il perdit toute crédibilité.
Dès lors, sa vie devint une tragédie. En tant que Messie, l'Adam parfait, Jésus possédait la clé qui permettait de restaurer le monde conformément à l'idéal originel de Dieu. Il avait certainement prévu d'utiliser son fondement en Palestine, pour travailler avec des dirigeants, aller à Rome et dans le reste du monde. Au lieu de cela, confiné à son pays natal, les seules personnes qu'il parvint à gagner étaient ceux de peu d'éducation et d'influence : des collecteurs d'impôts, des pêcheurs, des prostituées. Au lieu de Jean-Baptiste, c'est Pierre, un humble pêcheur, qui devint le principal disciple de Jésus.
De tout son coeur, Jésus exprima la vérité et l'amour de Dieu. Cependant, les gens, et notamment l'élite religieuse, le reconnurent de moins en moins. Ils se sentirent au contraire menacés par lui et se mirent à le critiquer ouvertement et à l'attaquer sévèrement. Ils étaient plus soucieux de conserver leur pouvoir et leur influence que de comprendre et d'accomplir la volonté de Dieu.

B. Les miracles de Jésus

Dans un effort désespéré pour sauvegarder sa mission, Jésus se mit à faire des miracles. Il rendit la vue aux aveugles, mais cela ne pouvait leur apporter nul bénéfice éternel s'ils ne surmontaient pas leur penchant au mal. Jésus fit cela uniquement pour montrer la puissance et l'amour de Dieu. Les personnes qu'il avait guéries auraient dû comprendre qu'elles devaient suivre celui qui leur avait rendu la vue. En d'autres termes, Jésus ne guérissait pas les gens pour des raisons médicales, mais pour gagner leur foi. S'ils ne réagissaient pas, ses miracles n'avaient aucun sens.
En règle générale, ceux que Jésus avait guéris ne s'interrogeaient pas profondément sur sa véritable identité. On venait à lui pour de mauvaises raisons. On ne se souciait pas de savoir si oui ou non Jésus exprimait la Parole de Dieu, si oui ou non il était le Messie. On se rassemblait seulement pour voir les tours d'un illusionniste. Et au lieu de convaincre les autres que par ses miracles Dieu était avec lui, les gens se mirent à dire que Jésus utilisait un pouvoir spirituel maléfique pour les faire.

C. Les disciples de Jésus perdent la foi

La situation devenant de plus en plus désastreuse, Jésus se mit finalement à parler de sa propre mort. Cela choqua ses disciples car au début, il avait annoncé un message plein d'espoir et de perspectives glorieuses, mais quand la situation se mit à tourner mal, ses propres disciples commencèrent à perdre la foi. Pierre promit à Jésus qu'il ne le trahirait jamais, or c'est précisément ce qu'il fit quelques heures plus tard. Le soir précédant la mort de Jésus, alors qu'ils dînaient tous ensemble, Judas, l'un des douze, s'en alla pour le trahir.
a. La prière de Jésus à Gethsemani
Cette fameuse nuit, dans le jardin des oliviers, Jésus se mit à prier Dieu dans un dernier effort désespéré pour sauver sa mission : "Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi !" (Mt 26:39). Cette "coupe" dont il parlait signifiait sa crucifixion. Jésus était très grave, car il savait que sa mort aurait des conséquences terribles. Il voyait déjà Jérusalem détruite par les Romains, comme ce fut le cas en l'an 70, de même que la souffrance de ses propres disciples massacrés par centaines de milliers à Rome et partout dans le monde. Par dessus tout, Jésus savait que s'il mourait, la douleur de Dieu se poursuivrait encore des siècles durant. Personne ne connaissait la misère de Dieu plus profondément que Jésus. Il ne pouvait supporter dans son coeur de la voir continuer plus longtemps.
Jésus avait demandé à ses plus proches disciples de venir prier avec lui, pour trouver un moyen de gagner du temps. Il pria en larmes et de toutes ses forces pour nous tous. Pourtant, quand il retourna vers ses principaux disciples, Pierre, Jacques et Jean, il les trouva endormis. Personne ne comprenait son coeur ou son ministère ! Au cours de sa vie, Jésus n'eut pas même une personne pour partager ses sentiments, et pourtant il avait une mission tellement cruciale.
Comme il ne restait plus aucun fondement, Dieu ne pouvait plus rien faire d'autre que permettre à Son fils Jésus d'aller sur la croix. A ce point, Jésus accepta volontairement le chemin de la mort :"Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux" (Mt. 26:39). Confronté à l'irresponsabilité de son peuple, il prit lui-même la décision d'offrir sa vie pour le salut de toute l'humanité.
b. Jésus trahi
Peu après, Judas vint avec les chefs religieux pour l'arrêter. Celui que Jésus avait aimé et servi durant trois ans le trahit pour trente deniers. Jésus fut emmené devant les autorités religieuses qui l'interrogèrent. Il fut accusé, battu et ridiculisé, mais conserva constamment l'attitude de pardon d'un Fils de Dieu.

D. La crucifixion et la résurrection de Jésus

Finalement, il fut condamné à mourir crucifié. Même Ponce Pilate, le gouverneur romain, ne voulait pas sa mort. Il dit : " Je ne sais pas pourquoi vous voulez le tuer. Il n'est pas coupable." Mais, poussé par ses chefs, le peuple criait : "Tue-le ! Tue-le !" Pour les satisfaire, les Romains décidèrent de le tuer. Ils attachèrent Jésus à un pilier et le battirent jusqu'à ce que son dos fût en sang. Ils le forcèrent à porter sa croix, après lui avoir posé une couronne d'épines sur la tête. Ses propres disciples n'étaient plus là pour le réconforter. Ils avaient déjà fui, niant le connaître. Il fut finalement cloué sur la croix et mourut. Telle fut l'agonie du Messie dans son coeur et dans son corps.
Il y avait deux voleurs crucifiés avec lui. Celui de gauche se moquait de Jésus. Les gens au pied de la croix l'accusaient également. Même là, le coeur brisé, épuisé, ensanglanté, pouvant à peine respirer, il ne les maudit pas, mais on sait qu'il a dit : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23:34). Jésus disait qu'on doit aimer ses ennemis. Pour lui, ce n'étaient pas des paroles légères, mais, même dans ces instants de douleur et de chagrin extrêmes, il les mit en pratique. Jésus ne trahit jamais Dieu. Satan n'envahit jamais son coeur et Jésus conserva jusqu'à la dernière extrémité de sa vie sa position de Fils de Dieu.
Telle fut la victoire de Jésus sur la croix. Ce fut l'ultime triomphe de l'esprit sur la mort physique et grâce à cela, Dieu put ressusciter Jésus trois jours après. Cinquante jours plus tard, ce fut la Pentecôte et l'avènement d'une nouvelle religion appelée christianisme qui allait changer le cours de l'histoire.

V. Quelle sorte de salut Jésus a-t-il apporté ?

Même si la crucifixion ne correspondait pas à la volonté première de Dieu, tout ne fut pas perdu pour autant. Comme nous l'avons vu, grâce à la victoire spirituelle de Jésus sur la croix, Dieu put le ressusciter. Satan avait mis en oeuvre toute sa puissance pour tuer le Fils de Dieu. Cependant, sur la base de la loyauté absolue de Jésus, Dieu put utiliser tout Son pouvoir pour le ressusciter. Avec la résurrection, une sphère dans le monde spirituel fut ouverte qui, pour la première fois depuis la Chute de l'homme, put être totalement libérée de l'influence de Satan. Elle est accessible à toute personne qui croit sincèrement en Jésus et s'efforce de suivre son enseignement et son exemple. Tel fut le sXlut que Jésus donna au monde : un salut spirituel.
Toutefois, il ne s'agit pas d'un salut physique. Tout comme Satan put s'emparer du corps de Jésus en le tuant, Satan continue à nous influencer à travers notre corps physique. De sorte qu'aucun chrétien, tout aussi pieux et pur soit-il, ne peut affirmer être sans péché. Aucun chrétien ne peut prétendre être parfait. Même l'apôtre Paul, l'un des plus grands propagateurs de l'Evangile, a déploré sa lutte personnelle contre le péché (Rm 7 : 24-25). Les chrétiens doivent contrôler le mal qu'ils gardent en eux en suivant un mode de vie religieux strict (I Th 5 : 17). Par ailleurs, les enfants des chrétiens naissent toujours avec le péché originel.
Bien qu'il s'agisse d'une victoire limitée, il est évident que le salut spirituel est loin de correspondre au salut ou à la restauration absolus que Dieu voulait nous apporter à travers Jésus. Le monde continue d'être affligé par des maux de toutes sortes. Les conséquences de la Chute sont toujours très présentes en nous. C'est pour cette raison que le monde a désespérément besoin du retour du Messie que Jésus a promis. Dès qu'il devint évident qu'il allait être rejeté, Jésus commença à parler de la Seconde Venue du Messie. L'espoir des chrétiens et de toute l'humanité réside dans cette promesse.